Espace Jeunes

L'alcool et les jeunes

 

L’adolescence est le temps de toutes les découvertes. Parmi elles, figure la rencontre avec l’alcool. 
C’est ainsi que la consommation d’alcool devient une étape incontournable des fêtes ou des sorties. Il orne et accompagne les différents rituels de la vie sociale.

L’alcool apparaît pour les jeunes adultes en quête de transgression d’un accès plus facile et bien moins stigmatisé socialement que les «mauvaises drogues».

Les producteurs d’alcool ne l’ignorent pas et n’hésitent pas à faire la promotion de leurs produits directement dans les fêtes étudiantes. L’idée est de créer des vocations de vrais buveurs qui dureront toute une vie, en mêlant l’alcool à la fête et à la musique.

 

Types d’alcools

 

Les types d’alcool choisis par les adolescents ne sont pas les mêmes que ceux de leurs parents. La bière est préférée au vin. On retrouve aussi une préférence pour les alcools forts, souvent en ingestion massive.

Les premix* ciblent de manière directe les consommateurs les plus jeunes. Ces boissons se présentent comme des sodas « corsés » ou « branchés ». Malgré leur emballage qui ne les distinguent pas des boissons sans alcool, l’alcool est bien présent. Son goût est couvert par le sucre de la boisson.

Les Premix ou Alcopops: sont des boissons prêtes à consommer.
A base de vodka, rhum ou encore whisky, leur goût est masqué par une importante quantité de sucre et des arômes

D'origine industrielle, ces boissons ne sont pas naturelles. Elles sont destinées à un public jeune. Masqué par le goût et le sucre du produit, l'alcool se fait beaucoup moins ressentir en bouche que dans une boisson alcoolisée traditionnelle.
Pourtant, la quantité d'alcool contenu est identique.

 

De plus en plus jeune ?

 

La consommation très précoce d’alcool chez les jeunes enfants (à l’école ou pendant les premières années de collège) est très préoccupante.

Cette prise d’alcool est volontiers méconnue. Elle est socialement inacceptable et donc cachée. Les études dans le domaine retrouvent pourtant des ivresses bien avant le collège chez les enfants les plus à risque.

Les enfants ou adolescents buvant de l’alcool en cachette se trouvent en situation d’échec scolaire. Ils sont en butte à diverses violences et exclusions qui en retour renforcent encore plus leur consommation.

 

Vers une augmentation des alcoolisations ?

 

Les études démontrent que l’alcoolisation de l’adolescent est de plus en plus fréquente. Elle se réalise souvent sous forme d’ivresse. Les garçons continuent à davantage s’alcooliser que les filles, mais celles-ci rattrapent leur « retard » à grande vitesse.
La consommation régulière d'alcool chez les adultes diminue, mais on assiste à une recrudescence des comportements extrêmes chez les jeunes.

On retrouve la prise de danger dans le « binge drinking * ». Cette pratique consiste à s’enivrer massivement et le plus rapidement, souvent pendant le week-end ou lors de fêtes. Le moyen pour y arriver est simple : boire un maximum d’alcool en un minimum de temps.
Cette recherche de sensations fortes peut avoir de graves conséquences : traumatismes, troubles respiratoires, comas,…

De plus, ces fréquentes hyperalcoolisations pourraient conduire à des lésions cérébrales. Elles seraient dues à la réduction durable de la neurogenèse au niveau de l’hippocampe, jouant un grand rôle dans la mémoire. Ces lésions sur le cerveau sont irréversibles et laisseront des séquelles sur les capacités de mémorisation.

binge drinking * : La pratique du "Binge Drinking"  consiste à s’enivrer massivement et le plus rapidement, souvent pendant le week-end ou lors de fêtes.

Le moyen pour y arriver est simple : boire un maximum d’alcool en un minimum de temps.

Cette recherche de sensations fortes peut avoir de graves conséquences : traumatismes, troubles respiratoires, comas,

Association à d’autres substances :

Le cannabis est, avec l’alcool, la substance la plus consommée par les adolescents. Elle est le fait de deux types de jeunes :

  • certains utilisent l’alcool et la drogue comme un traitement sauvage à un état dépressif
  • dans d’autres cas, la consommation d’alcool et de cannabis s’inscrit dans le sillage d’un trouble de la personnalité marqué par une intolérance à la frustration, une impulsivité et une tendance à transgresser les règles sociales

Les adolescents consommant de l’alcool sont aussi ceux qui fument le plus de tabac. La relation à l’alcool et au tabac s’apprend très tôt dans la vie, et ces deux comportements sont souvent liés.
Ainsi, le fait de fumer à l’âge adulte est fréquemment corrélé à la consommation précoce d’alcool.

Alcool et scolarité :

 

Il peut rapidement se mettre en place une sorte de cercle vicieux. La prise d’alcool incite à désinvestir la scolarité.
En retour, le désinvestissement de la scolarité et l’échec des performances sont vécues comme une raison supplémentaire de consommer de l’alcool.
L’adolescent en échec scolaire tente d’oublier dans l’alcool une situation qui l’angoisse et dont il a hont
e.

Le point positif ?

La relation entre alcool et adolescence a tout de même une note positive. L’adolescence est l’époque ou s’acquiert l’expérience de l’alcoolisation normale, socialement intégrée. Les adolescents apprennent à passer de l’essai de l’alcool à une consommation conviviale.

Différents stades de relation avec l'alcool

 

Il a lieu à des âges divers et ses effets sont variés.

Certains adolescents interrompent leur relation à l’alcool dès ce premier contact. Ils se découvrent intolérants à la substance. Ils ne supportent pas l’effet d’euphorisation, de désinhibition ou encore l’effet sédatif.

A ce stade, l’adolescent apprend à connaitre les différentes boissons alcooliques. Il découvre sa propre capacité à boire. Il repère sa préférence pour certains modes d’alcoolisation.

Il fait donc des essais sur lui-même et sur différentes boissons.

Il s’agit pour la majorité des adolescents et ensuite des adultes du comportement définitif vis-à-vis de l’alcool. Il intègre les règles sociales et culturelles du moment. Il tient aussi compte des usages et des traditions de la famille, de l’exemple des amis.

La façon de boire d’un adolescent apparaît liée à des facteurs macro-sociaux ainsi qu’à des facteurs individuels. Seule une minorité d’adolescents atteindra des stades d’alcoolisation plus pathologiques tels que l’alcoolisation excessive et la dépendance.

Date de dernière mise à jour : 16/02/2016