Témoignages

 

" Mon père était alcoolique, je suis devenue infirmière pour le soigner "

Sandra est sortie de l'enfer des addictions

 

Sandra Pinel habite en Loire-Atlantique. Elle est présidente de l’association France Patient Expert Addictologie. Elle est aussi infirmière à Saint-Nazaire. Dépendante à l’alcool, au cannabis et aux médicaments, elle s’en est aujourd’hui sortie et aide les autres à lutter.

 

                                                                                                                    Sandra Pinel est sortie de l'enfer des addictions, aujourd'hui elle est présidente de l'association France Patient Expert Addictologie

Sandra Pinel est sortie de l'enfer des addictions, aujourd'hui elle est présidente de l'association France Patient Expert Addictologie • © Sandra Pinel

Elle est rayonnante et mène désormais sa vie comme elle l'entend. Sandra Pinel est infirmière à Saint-Nazaire. Elle est aussi patient expert.

Son histoire avec la dépendance remonte loin. "Mon père était alcoolique donc je suis devenue infirmière pour le soigner". A son décès, c'est elle qui tombe dans les addictions : "J'ai commencé très tôt, par le tabac à 11 ans, à 16 ans c'était le cannabis et puis plus tard l'alcool."

Entre l'âge de 30 et 40 ans, Sandra est seule, totalement coupée de la vie, la vraie. Les produits l'isolent de tout et de tout le monde. "Il fallait être parfaite au travail. Quand je finissais ma journée d'infirmière, je consommais les produits et chaque produit avait une fonction".

En arrivant chez moi, c'était boire un verre, deux verres, trois verres avec un joint et puis des médicaments aussi qui m'avaient été prescrits et que j'utilisais mal...comme des drogues.

Sandra Pinel

Dans son entourage, personne ne voit, rien ne se remarque : "Les symptômes sont arrivés assez tard. C'était des symptômes au niveau gastrique. Avec des vomissements tous les matins. J'ai fait beaucoup d'examens. C'est le dernier qui m'a donné le déclic. Le médecin m'a annoncé que j'avais des lésions irréversibles au niveau de l’œsophage et l'estomac et que si je continuais comme ça il aurait de très mauvaises nouvelles pour moi."

C'est à ce moment-là que Sandra ressent "un effet miroir avec son père". Elle a 42 ans. Son père est mort à 47 ans. "J'ai eu peur, j'ai stoppé net l'alcool pour commencer. J'ai été voir un groupe de parole. Un mouvement d'entraide avec des personnes qui ont vécu la même chose". 

Sandra se tourne alors vers un centre de soins et de prévention de l'addictologie à Pornic près de chez elle.  

J'ai continué à travailler et j'ai fait ce qu'il ne faut surtout pas faire : un sevrage sec, sans accompagnement médical. Ce genre de pratiques chez les personnes qui consomment beaucoup peuvent aller jusqu'à la mort, des crises d'épilepsie ou des déliriums tremens.

Sandra Pinel

C'est quoi un patient expert?

 

Le patient-expert désigne celui qui, atteint d’une maladie chronique, a développé au fil du temps une connaissance fine de sa maladie et dispose ainsi d’une réelle expertise dans le vécu quotidien d’une pathologie ou d’une limitation physique liée à son état. 

Souvent quand on sort d'une addiction on a tendance à switcher sur une autre. Moi je me suis jetée dans une boulimie de formation

Sandra Pinel, patient expert

Le but est le partage du savoir des patients-experts en addictologie, qui repose sur leurs parcours, leurs émotions, leurs expériences. En pratique, une même information apportée par un patient-expert aura souvent plus de poids auprès d’un patient que lorsqu’elle est délivrée par un médecin.

Les soignants ont beau dire aux malades que c’est possible d’arrêter de consommer et d’aller mieux, les patients-expert eux, incarnent qu’il est réellement possible d’améliorer sa qualité de vie et de s’en sortir sans le produit.

L’objectif est de redonner de l’espoir, de la confiance aux patients et de les encourager à rester dans un parcours de soins même en cas de rechute.

Aujourd'hui, la quarantenaire, sobre depuis 5 ans, ne consomme plus rien. Plus aucune substance ne pénètre dans son corps. Plus rien ne l'abime, elle est en bonne santé.

L'histoire aurait pu s'arrêter là. Mais Sandra n'a pas voulu pas que cette descente en enfer reste une parenthèse morte. Alors elle se lance dans un parcours universitaire et devient patient expert. "J'en ai entendu parler en 2017. A l'époque, c'était un diplôme universitaire d'addictologie délivré en e-learning". Sandra postule. "Il y avait une partie financée au niveau associatif. Alors Vie Libre a financé une partie de ma formation. Le cursus se fait en stage et en présentiel. Cela permet de décortiquer, d'expliquer pourquoi on devient dépendant. Moi je me demandais pourquoi j'étais addict et pas mon frère. J'avais besoin de réponse."

Le chemin se fait doucement. "J'avais besoin de savoir comment on peut soigner. J'avais déjà dans l'objectif de faire quelque chose de mon histoire finalement. Je n'avais pas encore mis les mots dessus mais derrière cela il y avait déjà l'envie."

Cette formation a fait comprendre l'essentiel à Sandra, elle s'est comprise, elle. "J'ai compris le mécanisme des addictions, le dysfonctionnement du mécanisme de la récompense, tous les mécanismes neurobiologiques."

Etre patient expert en addiction c'est être intervenant dans une association ou une structure de soins. "Moi je travaille à Saint-Nazaire à Opelia la rose des vents, un centre de soins et d'accompagnement en addictologie. Quand je travaille je suis là avec une double casquette, de patient et d'infirmière".

Parce qu'elle sait de quoi elle parle, parce qu'elle sait la souffrance des malades, son discours a forcément deux fois plus de poids. "Oui c'est plus fort. Il peut y avoir un phénomène d'identification. J'ai du recul aujourd'hui. Il n'y a pas qu'une solution, il y a des solutions face à la dépendance. C'est vraiment un accompagnement global."

Parfois certaines personnes qui sont là pour un premier rendez-vous, une ordonnance de délivrance de méthadone par exemple, ne savent pas. Pour elles je suis juste une infirmière. C'est moi qui dans l'entretien trouve le bon moment pour partager mon expérience. Ça change complétement le rapport.

Sandra Pinel, patient expert

Si elle connaît les douleurs, les déchirures, Sandra connait aussi les mots. "Le fait d'être passé par là fait que l'on emploie les bonnes formules, plus que les médecins et les soignants. Il y a le vocabulaire médical, il y a aussi celui de l'addiction."

Devenir patient expert et plus tard, présidente de l'association France Patient Expert Addictologie c'est un aboutissement pour l'infirmière nazairienne.

C'est comme si j'avais définitivement tourné la page, comme une résilience, un cap franchi. Dans ma tête c'est comme si j'avais mis un stop. C'est une force extraordinaire.

Sandra Pinel, patient expert

Aujourd'hui Sandra est solide comme un roc. "J'exerce dans une véritable sécurité émotionnelle. il faut savoir ne pas se mettre en danger en aidant les autres".

Avec le recul et les années qui passent, Sandra ne regrette rien. " A un moment donné où j'accumulais les problèmes de santé, j'ai fait le choix de vivre pas celui de mourir. J'ai tapé du pied, je suis remontée. L'existence est bien plus belle comme ça. Aujourd'hui je suis une femme libre..."

Le témoignage de Sandra dans Vous Etes Formidables

Témoignage de Jojo

 

 

25 ans abstinence = grand bonheur et liberté

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TEMOIGNAGE de JOJO

Chers Ami(e)s,

Je vais, par cette lecture, vous faire part d'un moment de ma vie.

Le témoignage est un moment très fort . C’est pourquoi, après 25
ans d’abstinence, j’ai envie de témoigner.


Je m’appelle Joseph, facteur depuis 1974. A cette date j’avais 19 ans, et c’est là que j’ai connu le produit alcool, faisant partie des habitudes à la convivialité, pour être un homme, faire comme tout le monde, vis-à-vis des collègues de travail et de la société, et je n’étais pas informé des danger que pouvait causer ce produit. Je ne savais pas refuser et accepter tout ce que l’on m’offrait. Il était rare qu’un jus de fruits ou un café était proposé à un facteur.

A 20 ans le service militaire, où l’alcool ne m’est pas épargné. La cavalcade continue.

De retour en 1976, nouvelle affectation postale à Arpajon où mon corps devenait de plus en plus imbibé.

En 1979 je me marie. L’alcool toujours présent j’essaie de contrôler ma consommation.

En 1980, mutation toujours postale pour RENNES où je me retrouve seul pendant 1 an , la vie rêvée si on peut dire.

En 1981 mon épouse vient me retrouver.

EN 1984, naissance de mon fils qui fut bien arrosée. Puis je me rendais compte que je ne pouvais plus me passer d’alcool et qu’il m’en fallait de plus en plus. Des observations par mon épouse, mon employeur, me faisaient réagir quelques jours et je remettais cela !

Le feu rouge s’est allumé lorsque je me suis rendu compte que je m’arrêtais seul au bar, que je n’avais plus besoins de copains alors qu’auparavant c’était l’entraînement avec les collègues.

Plein de bonnes résolutions : j’arrête demain, j’ai essayé plusieurs fois seul, avec un traitement médical qui n’est qu’autre que ESPERAL (beaucoupconnaissent). Je tenais 3 mois maxi et la vie infernale redémarrait.

Des propositions de divorce par mon épouse, des contrôles médicaux et des convocations par ma hiérarchie ne donnaient aucun résultat. Je voulais m’arrêter seul, sans cure en milieu hospitalier et sans association.

Cela a duré jusqu’au 13 Septembre 1990 où mon patron, suite à une consommation plus importante ce jour, m’a dirigé vers un collègue d’AMITIE PTT. J’ai assisté à 4 réunions. Puis il me fallait une complémentarité. J’ai choisi une association extérieure à la Poste où j’ai adhéré le 08 janvier 1991. Le fait d’entendre des témoignages, d’assister très assidûment aux permanences, aux réunions d’informations publiques, de participer aux repas, soirées dansantes, loisirs, m’ont encouragé à poursuivre l’abstinence. Militer, ne serait-ce que par son exemple d’abstinent interpeller, et oser en parler permet de s’affirmer.

J’ai tenu des responsabilités au sein de l'association pendant 23 ans.
Depuis 23 ans, j’assiste assidûment aux permanences de ces 2 associations qui est un besoin réel, et au sein desquelles je me sens très bien.

L’avantage est que je reçois et en même temps je donne, ce qui permet de mieux s’affirmer et d’éviter la rechute.

Maintenant je peux très bien me dire que je n’ai plus besoin d’associations et partir librement. Mais nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve et je pense qu’il vaut mieux se garder une certaine protection. Cela fait énormément plaisir pour soi de gagner cette victoire, en restant toujours très vigilant, mais pour son entourage familial et tous les Membres d'associationsdont je fais partie, qui prouventque seul c’est impossible, mais en groupe on y arrive. L'association fut pour moi une excellente école d’apprentissage à l’abstinence, qui permet de se redécouvrir, de se redonner et donner confiance à son entourage, d’aider ceux qui font appel, de retrouver la lucidité et la Grande Liberté, en somme VIVRE HEUREUX SANS ALCOOL .


D’importants problèmes familiaux, en novembre 2000, par la maladie de mon épouse, le décès brutal de mon beau frère en décembre 2001, le décès de mon épouse en octobre 2002, et le décès de mon beau père en décembre 2002 ont perturbé notre vie. Ma santé s’est fragilisée par la récidive d’une hernie discale qui m’a laissé jusqu'à présent en arrêt de travail 2 an et demi en juillet 2005. Si l' alcool avait été présent, aurais-je pu assumer ? Certainement que non et j'allais à la catastrophe ! C’est dans ces moments difficiles et douloureux que nous apprécions encore plus les bienfaits de l’abstinence !

Pour celles et ceux qui me découvre, qui sont sur le chemin de l’abstinence, réfléchissez bien : Une personne qui a une maladie telle que le cancer, elle ne peut rien faire et subit ! Nous, avec cette maladie de l' alcool, nous avons une grande chance : Nous arrêtons l'alcool et nous sommes guéris ! C’est quand même génial !


Alors je dis HAUT et FORT : ESSAYEZ ET VOUS Y ARRIVEREZ !

L’ALCOOLISME EST UNE MALADIE QUI SE SOIGNE ET ON PEUT GUERIR

 

Témoignage EMERIC -

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Témoignage François Section de Coulaines (72)

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Témoignage Nicole Section de Coulaines(72)

 

L'ancienne buveuse aide les malades de l'alcool

 

Longtemps dépendante à la bouteille, Nicole milite au sein de l'association Vie libre, qui aide les alcooliques et leur entourage. La rescapée raconte comment elle est sortie de la spirale infernale.

Nicole Tourneux, pimpante grand-mère installée à Coulaines, est désormais responsable de l'association Vie libre pour le secteur Le Mans Métropole.

Ci-dessus, Nicole Tourneux, pimpante grand-mère installée à Coulaines, est désormais responsable de l'association Vie libre

pour le secteur Le Mans Métropole. | 

Nicole Tourneux, 71 ans, ancienne alcoolique, bénévole de l'association Vie libre. « J'ai commencé à boire vers 25 ans. Au début, c'était un verre de temps en temps. Avec mon mari, on s'était entourés de gens qui aimaient faire la fête. On a été pris dedans. On buvait tous les week-ends. Je n'ai pas eu le réflexe de me sortir de ce cercle vicieux.

Après quelques années, je suis passée d'une consommation raisonnable à une consommation excessive. J'ai traversé des événements douloureux, j'ai fait une grosse déprime et j'ai choisi la solution de facilité : la bouteille qui fait tourner la tête et oublier les soucis.

Alcoolo-dépendante pendant sept ans

Vers 35 ans, je suis devenue alcoolo-dépendante. Ça veut dire qu'on ne peut plus s'arrêter de boire : on perd la liberté de s'abstenir, de contrôler sa consommation. Une dépendance psychologique, puis physique.

Je suis rentrée dans une période infernale. Je ne savais pas comment faire pour m'arrêter. J'étais paumée. Sans le savoir, je suis devenue prisonnière d'une maladie silencieuse.

J'organisais ma vie pour et autour de l'alcool, la bouteille devenait ma seule raison de vivre. Je buvais n'importe quoi, des mélanges, pourvu que ça fasse de l'effet.

 

Je buvais surtout à la maison, où je cachais des bouteilles. J'étais tellement ivre que j'allais me coucher. C'était dur pour mon conjoint et mes deux filles. Je ne voulais pas me faire soigner, je pensais m'en sortir seule. Mais sans ma famille, je ne serai pas là aujourd'hui. Ils appelaient le médecin pour que j'aille en soin.

Cures et ré Alcoolisations

J'ai d'abord pris des médicaments, mais ça ne fonctionnait pas, je n'avais pas la motivation. Alors, j'ai été hospitalisée d'office. L'ambulance est venue m'emmener à l'hôpital, pour une première cure. Une cure de dégoût. Après, j'ai tenu six ou sept mois, puis j'ai rechuté.

On me disait « Qui a bu boira. » Elle est terrible, cette phrase. Je prenais un verre, puis deux, puis trois, puis la bouteille. C'était comme de la glu, un aimant.

Au travail, des collègues se moquaient de moi. Ça se voyait physiquement, que je buvais. Et j'ai eu beaucoup d'arrêts de travail.

J'ai fait une deuxième cure, en psychiatrie. Mais là, on pouvait me dire n'importe quoi, j'étais au fond du trou. J'ai encore rechuté. J'ai fait une troisième cure, à l'hôpital, et j'ai eu la pression de mon mari, qui n'acceptait pas les rechutes.

« Je me suis libérée d'un fardeau »

Le déclic, ça a été quand j'ai rencontré une assistante sociale de l'hôpital. Je lui ai raconté mes misères, elle m'a écouté, ça m'a réchauffé le coeur. Je me suis comme libérée d'un fardeau, j'ai vu la lumière au bout d'un tunnel. La lumière de la guérison. J'ai senti que je pouvais rebondir.

Le soir même, je suis allée voir des bénévoles de l'association Vie libre, qui aide des malades alcooliques. Ils tenaient une permanence à l'hôpital. Je leur ai laissé mon numéro de téléphone. Heureusement qu'ils m'ont rappelée, sinon, j'aurais peut-être laissé tomber.

Je suis allée voir une personne de l'association, le courant est passé. Je suis allée aux réunions, aux groupes de parole avec des nouveaux malades, des anciens, et aussi les familles.

Abstinence totale

Là, j'ai compris que je n'avais plus le choix. Si je voulais m'en sortir, il fallait rentrer dans l'abstinence totale. J'avais 42 ans. Depuis, je n'ai pas bu une goutte d'alcool.

Pour mettre toutes les chances de mon côté, j'ai continué mon suivi avec un psychiatre pendant quelques années. Il m'a dit que je n'avais pas de maladie mentale, juste un manque de soutien. Ce soutien, je l'ai trouvé à Vie libre.

Désormais, je suis fidèle aux réunions. Moi qui étais contre les associations, je suis de l'autre côté, une militante.

La souffrance des familles

J'essaie de convaincre les gens d'aller en soins. Il faut que les malades entendent la souffrance de leur famille. Et vice-versa. Tout ça doit se faire dans la discrétion et la confiance.

Moi, je ne ressens plus de tentation. Je m'adapte. J'ai appris à dire non. Quand je vais au repas des anciens à Coulaines, je refuse l'apéro et le vin. Si mes voisins me demandent pourquoi, je leur explique.

Ça fait 29 ans que je suis sortie de la spirale infernale. Je m'amuse plus qu'avant. Les soirées ne déraillent plus, il n'y a pas de blanc, on se rappelle de tout. C'est un grand bonheur. Et surtout une liberté retrouvée. »

Témoignage Alain Section Coulaines (72)


Ancien buveur, Alain aide les autres à s'en sortir

Pour Alain, boire des jus de fruits et de l'eau n'empêche pas de partager des moments de fête !

 Ci-dessus, pour Alain, boire des jus de fruits et de l'eau n'empêche pas de partager des moments de fête ! 

Les bénévoles sur le pont. Alain Massot a 55 ans. Il s'était mis à boire à l'âge de 17 ans. Un jour, à la suite d'une promesse, il a arrêté. Aujourd'hui, il aide les autres par le biais de Vie libre.

C'est avec un homme très chaleureux et très dynamique que nous avons rendez-vous pour le récit d'un combat qu'il a mené pendant des années. L'alcool. Et il s'en est sorti. « J'ai commencé à boire à 17 ans avec mon père qui était routier, évoque Alain Massot, âgé de 55 ans. En ce temps-là, il n'y avait pas de contrôle routier ! Et il a eu beaucoup de chance de ne pas avoir occasionné d'accident. »

Alain, lui, commence par boire, un verre, deux, verres... Trois, et jusqu'à dix par jour, à 24 ans. « Un petit coup de blanc à 9 h, puis la tournée de dix apéros à 11 h, avec les copains de travail. » Une tradition. Aucun copain n'aurait voulu se défiler pour remettre sa tournée. Et une bonne entraide. « Certains gars retournaient au boulot, d'autres se planquaient pour aller dormir. » Puis après, on boit seul.

Et ce qui devait arriver arriva. Un retrait de permis de conduire pendant six mois pris avec 2,98 g d'alcoolémie (depuis le 1er juillet 2015, 0,5 g d'alcool par litre de sang à ne pas dépasser, à 0,2 g/l pour tous les titulaires d'un permis probatoire de deux ou trois ans, N.D.L.R.).

Et une dépendance, « de pire en pire ! Je commençais l'apéro à 16 h en jouant aux boules. »Puis, c'est la tentative de suicide et l'internement à l'hôpital psychiatrique d'Allonnes.

« Une promesse que je veux toujours tenir ! »

Sa première femme buvait. Après un divorce, il se remarie. Mais, au bout de quelque temps, sa femme lui lance un ultimatum. Il doit arrêter ou c'est le divorce... Et les papiers sont prêts. À 49 ans, c'est le déclic. « J'ai arrêté net. » Grâce à l'association Vie libre (lire ci-contre), il a lutté avec des anciens buveurs.

Aujourd'hui, c'est lui qui aide les autres à l'association, sans avoir honte de raconter la vérité pour que son témoignage leur parle. Il joue au handball avec ses trois enfants... Sa femme est décédée. Et peut-être, un instant, la peur de replonger face à son chagrin. « Mais j'avais fait une promesse que je veux toujours tenir. Et j'avais ma petite fille de 9 ans », s'émeut Alain.

Ce jeudi soir, il réveillonnera avec ses enfants, une amie qu'il a rencontrée à Vie libre et d'autres invités. Une quinzaine de personnes pour lesquels il préparera des cocktails de fruits... Et il en est sûr, un réveillon sans bulles, ça peut être très joyeux !

Témoignage Sylvie Section Le Mans Sud (72)

 

DEPARTEMENT DE LA SARTHE - 72

Témoignage Sylvie de la Section MANS - SUD - 72

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Témoignage Patrick - Section Orvault (44)

 

DEPARTEMENT DE LOIRE - ATLANTIQUE

Témoignage de Patrick Section d'ORVAULT - 44

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 17/11/2021